Sébastien Mattia, 38 ans, fait partie de la première cohorte de diplômés de la Game Academy. Après quatre années de formation, dont une en classe préparatoire, il est désormais programmeur diplômé du centre de formation dédié aux jeux vidéo, créé en 2016 par Kevin Vivier. Samedi 7 août,Sébastien accueillait le public, à l’occasion de la journée portes ouvertes. Il revenait sur sa formation.
« Je suis le plus âgé de ma promo et le seul en reconversion professionnelle. L’âge moyen est 25 ans. La plupart des étudiants sont en poursuite d’études. J’étais tourneur-fraiseur. Suite à un accident de travail, je suis tombé sur le flyer de l’école. Je dessinais beaucoup. Tout petit, j’étais déjà familier avec les ordinateurs grâce à mon papa, un peu en avance sur son temps. Donc je me voyais infographiste. En classe préparatoire on découvre les deux options(programmation et infographie), que la programmation est devenue une évidence. »
« Humainement cela m’a permis de me reconstruire, après l’arrêt soudain de ma vie professionnelle et l’impression de ne plus servir à rien. Le fait d’être décalé, par mon âge s’est estompé. De mon côté, j’ai adapté ma vie familiale avec des enfants et mes études. Pour réussir, il n’y a pas de secret, il faut bosser. Et si j’ai été aidé pour la dernière année, j’ai dû faire des sacrifices financiers au début »
« Nous sortons de l’école avec toutes les clés pour réussir. Je suis en stage, à Orange sur le site de l’armée de l’air. Nous sommes quatre étudiants de ma promotion, deux programmeurs et deux infographistes. Nous allons travailler ensemble, pendant six mois, sur la virtualisation d’un hélicoptère pour la formation des équipages »
« L’armée ne recrute pas pour le moment, elle a signé une convention de partenariat avec l’école et c’est gagnant/gagnant. Les étudiants apportent leur savoir-faire tout en validant leurs acquis ».
« Ce qui m’intéresse c’est le serious-gaming. Notre quotidien est parsemé d’applications pédagogiques ou pas et derrière chacune d’elles il y a des programmeurs et des infographistes. Mais en parallèle d’un emploi, je continuerai, comme je le fais déjà, à travailler sur de petites applications de téléphone mobile, pour aider à l’apprentissage. J’en ai testé une, concernant les multiplications, sur mes enfants et ça a bien marché »
« Il faut tenter, l’année préparatoire n’engage pas sur la durée. Il y a des stages de mise à niveau, de perfectionnement. Avec le travail tout est possible »
Dominique GHIDONI
Le Dauphiné